Olha Horbatenko et Sviatoslav Liakhov

Olha Horbatenko et son fils Sviatoslav Liakhov, 12 ans, sont arrivés d'Ukraine il y a tout juste un an. Accompagnés dans leur installation par la ville d'Oullins et le collectif d'aide Oullinois, ils témoignent avec humilité de leur quotidien et de leur reconnaissance dans un français presque parfait.

Comment êtes-vous arrivés à Oullins ?

Nous sommes originaires de Kiev, la capitale de l'Ukraine. Lorsque la guerre a éclaté, nous avons dû très rapidement réfléchir à la destination vers laquelle nous souhaitions nous réfugier. Beaucoup de nos connaissances sont parties en Allemagne. Mais c'est un pays qui ne nous attirait pas plus que ça. À l'inverse, j'ai toujours eu beaucoup d'intérêt pour la France, sa langue et sa musique. Depuis très longtemps, j'adore écouter des chansons françaises, j'ai plusieurs fois été voir Lara Fabian, Patricia Kaas ou la comédie musicale Notre Dame de Pairs lorsqu'il y avait des concerts à Kiev. Et puis, j'ai une amie qui est aujourd'hui mariée à un Français et qui habite Vénissieux. Alors, c'est assez logiquement que nous avons choisi de nous installer dans la région. Nous sommes arrivés à Lyon fin mars 2022 et nous avons eu l'immense chance d'être accueillis, trois mois après, à Oullins dans l'un des appartements mis à disposition par la mairie, tout comme mon frère, sa femme et ses deux enfants. Nous sommes au Golf et eux à Montmein, ce qui nous permet de nous voir régulièrement.

Quel est votre quotidien ?

C'est une chance extraordinaire pour nous d'être ici. Nous nous régalons des spécialités françaises comme le fromage, le pain ou les viennoiseries. Lyon est une ville magnifique. J'ai visité de nombreux musées, assisté à des concerts à la bougie incroyables. Mon fils est en classe de 5e au collège de la Clavelière. Il est inscrit au Cascol foot et a déjà remporté plusieurs médailles. De mon côté, grâce à Pôle emploi, j'ai pris des cours de français pour avoir un niveau suffisant pour me débrouiller et travailler. Enfant, je jouais du piano et j'avais une bonne oreille, ce qui m'a beaucoup aidée. En Ukraine, j'ai été restauratrice pendant 25 ans et designer d'intérieur pour des restaurants également. Ici, c'est un métier que je ne peux exercer sans diplôme alors une fois que j'aurai un niveau de français suffisant, je reprendrai mes études. En attendant, j'ai très envie de trouver un travail à Oullins pour rendre à cette ville tout ce qu'elle nous a déjà donné.

Comment appréhendez-vous cette nouvelle vie ?

Changer de vie à mon âge, c'est très compliqué. Heureusement, c'est beaucoup plus facile pour les enfants. Nous avons quitté notre maison en emportant seulement une valise pour deux et ma voiture. Mais nous avons eu la chance, depuis, de ne rencontrer que des personnes formidables qui nous aident comme si nous étions de leur famille. Caroline, Bernard, Martine, Dorota, Françoise, Dorothée, madame le maire... Ce sont nos anges gardiens et nous ne les remercierons jamais assez !

Aujourd'hui, les portes de l'Ukraine sont fermées pour nous. Nous n'y retourneront probablement jamais, ou alors à l'occasion d'une visite en Pologne pour voir de la famille. Il n'y a pas de retour possible. Il faut continuer à vivre et nous l'avons bien compris.

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