Police et faits divers

A Oullins comme ailleurs, le cours paisible de la vie communale a parfois été troublé par quelques délits... les premières traces dans les archives datent du Moyen Age !

Des policiers…

Depuis l’Ancien Régime, l'existence d'une police « municipale » est intimement liée à celle d'une communauté villageoise indépendante dont elle est chargée d'assurer la sûreté. Ce terme recouvre à la fois le maintien de l'ordre public mais aussi la notion de santé publique, en application des règlements édictés par l'autorité locale.
On distingue déjà cette police administrative de la police judiciaire : les faits ayant trait aux crimes et délits relèvent en effet de la juridiction de l’autorité seigneuriale - l’archevêque, représenté par un châtelain- puis nationale.
Ainsi, à la Révolution, les maires reçoivent la responsabilité des pouvoirs de police, qu’ils doivent exercer avec l’aide de la Garde nationale, composée de citoyens.

 

Dans les communes rurales, le garde champêtre, nommé par le maire, assure la police des campagnes. Son recrutement y  est d’ailleurs rendu obligatoire par une loi de Messidor an III. On retrouve de nombreuses traces de ce fonctionnement dans les archives de la commune, notamment la nomination d’un garde-champêtre le 28 Thermidor an III.

Si la Garde nationale n’est supprimée qu’en 1871 à la suite des événements de la Commune, cela fait longtemps qu’à Oullins le maire s’appuie sur la gendarmerie pour l’exécution de ses arrêtés de police en particulier pour le maintien de l’ordre public.

Ce n’est qu’en 1884 qu’une loi définit le statut et le périmètre d’intervention d’une police municipale. Elle prévoit l’existence de commissariats dirigés par des commissaires nommés par le gouvernement, tandis que le maire peut nommer les agents et inspecteurs qui demeurent des agents communaux. Jusque dans les années 1970, on retrouve ainsi quatre forces de sécurité dans les arrêtés municipaux : la gendarmerie – qui possède une brigade à Oullins, les C.R.S., le Corps des Gardiens de la Paix (créé en 1941 par la fusion des polices municipales, et qui deviendra la Police nationale (Archives municipales d’Oullins, 1D18, délibération concernant les frais de police, 1941) et le Commissaire de Police et les agents de la Force Publique, ces derniers étant les  policiers municipaux (Archives municipales d’Oullins, 2D9, arrêté d’interdiction de stationnement, 1971).

En 1999, la loi dite « Chevènement » a rénové le statut de la police municipale, en développant certaines de ses missions, qui recouvrent cependant toujours les grands domaines du maintien de l’ordre, de la sûreté, de la sécurité et de la salubrité publics.

Portrait : Edmond Locard (1877-1966)
Petit-fils de l’Oullinois Eugène Locard (1805-1883), ingénieur en chef du chemin de fer de Saint-Etienne à Lyon, il fait ses études à Saint-Thomas d’Aquin avant de s’orienter vers la médecine légale et de créer à Lyon le premier laboratoire de police scientifique en 1910. Celui qui est aujourd’hui connu dans le monde entier comme le père de la police scientifique est inhumé dans le cimetière d’Oullins.

… et des délinquants

A Oullins comme ailleurs, le cours paisible de la vie communale a parfois été troublé par quelques délits mineurs, dont on trouve la trace dans les archives de la justice dès le Moyen âge : vols – de poissons, de tuiles, de bois -, injures, coups, vendanges sans permission, ce qui était strictement interdit, etc.

D’autres fois, les faits sont plus graves :
Ainsi en 1320, une bagarre opposant Oullinois et Fidésiens dégénère et se solde par deux morts et dix blessés.
Le 10 février 1802, une femme se rend à Lyon déposer de l’argent. Elle est volée, tuée et son corps et jeté dans l’Yzeron. Grâce à un témoin, les deux assassins sont capturés peu après : l’un se suicide, l’autre est exécuté ;
Le 10 août 1910, dans le café Latour, 150 Grande Rue, les agents Fondraz et Grillet viennent arrêter deux faux monnayeurs. Un des deux malfrats s’échappe. Au moment d’être rattrapé, rue de la Sarra, il tire un coup de pistolet mortel sur Michel Grillet. Plus loin, il blesse un autre de ses poursuivants, puis se suicide en se voyant cerné. L’affaire fait grand bruit à l’époque. Edouard Herriot, le Préfet, le Procureur général, des généraux et de nombreuses autres personnalités sont présents à l’enterrement de Michel Grillet, marié, père de deux enfants. Cette affaire fait l’objet d’un récit détaillé dans le Petit Bulletin n°22 de l’association Pour l’Histoire d’Oullins.
Vingt ans avant ce meurtre, un autre policier, le sous-brigadier Méjean, avait été violemment agressé par un malfrat. Ce drame avait fait la une du Progrès illustré du 21 juin 1891.

 En 1975, un appartement rue de la Commune-de-Paris est utilisé par le Gang des Lyonnais lors de l’enlèvement du petit Christophe Mérieux, fils du président de l’institut pharmaceutique du même nom.

Portrait : René Girier dit La Canne
Né dans le quartier de la Bussière, René Girier (1919-2000) est fils de cheminot. Après avoir effectué son S.T.O. en Allemagne, il en revient avec une jambe abîmée, d’où son surnom. Affichant une image de dandy, il se spécialise dans les attaques à main armée et mène une vie rocambolesque, s’évadant plus d’une dizaine de fois de prison avant d’être libéré en 1956. Il décide alors de se racheter par une conduite exemplaire et travaille à la réinsertion des délinquants.
Il a écrit trois autobiographies qui ont inspiré le film René la canne sorti en 1977, avec Gérard Depardieu. Il affirmait : « Je n’ai jamais tué, je n’ai pris qu’aux riches. »

Sources

Archives municipales, séries 1D, 2D et J
Bulletin municipal n°14, 1962
Oullins de A à Z

Informations annexes au site